Le Sargassum Podcast : entretien avec la fondatrice de Sargassum Monitoring®

Florence Ménez : Enseignante-chercheuse
Clio Maridakis : Diversité des algues et afflux de sargasses | Doctorant - Ingénieur Environnement & Economie Circulaire | Co-animateur du podcast The Sargassum
Franziska Elmer : Responsable scientifique à Seafields / Chercheur à la School for Field Studies / Animateur et producteur exécutif du podcast Sargassum / Ambassadeur de l'innovation insulaire / Pirate du climat
Christine Jimenez-Mariani : fondatrice de Sargassum Monitoring®

Voici la transcription du texte de la vidéo :

Franziska: Bonjour à tous ! Comment allez-vous ? Ca fait des mois que l’on n’a pas eu un entretien en français. Alors Clio, comment c’est en France ?

Clio: Oui ça fait plaisir de vous voir, ça fait longtemps ! Moi je suis à Paris en France. Effectivement en ce moment il y a pas mal de manifestations. C'est un climat social assez intense mais avant tout, aujourd'hui 8 mars 2023, c'est la journée de la femme et donc ça me fait plaisir de vous retrouver pour le Sargassum Podcast, pour une interview exclusivement féminine. Moi, je vais bien. Je suis à Paris pour le doctorat, donc un peu loin de vous mais ça va. Et vous, comment allez-vous ?

Franziska: Moi je vais bien, je suis retournée au Mexique. J’étais à Saint Vincent (et les Grenadine) pendant 6 semaines pour le travail et c'était très bien. Beaucoup de travail sur l'eau, avec les sargasses, pour construire une barrière flottante et ça c’est bien passé. Et Florence, toi tu es en Martinique?

Florence: Oui, bonjour à toutes. Alors moi je suis arrivée avant-hier en Martinique et ici aussi le climat social est assez tendu. De plus, il y a beaucoup d'arrivages de sargasses, et justement nous allons en parler avec Christine aujourd'hui. Par exemple, il y a eu une évacuation des écoles du côté de la côte atlantique de la Martinique. Je suis aussi particulièrement contente d'en discuter aujourd'hui avec vous ce 8 mars.

Clio: Alors aujourd'hui nous avons le plaisir d'accueillir Christine Jimenez-Mariani pour une interview. Bonjour Christine !

Christine: Bonjour, bonjour les filles, les femmes, pardon.

Clio: Et bien je vais te présenter rapidement pour t'introduire avant qu'on commence l'interview. Donc Christine Jimenez-Mariani est une ex-navigatrice, depuis toujours sensible aux problèmes environnementaux et à la pollution marine. Depuis 2013 résidente sur la Riviera Maya au Mexique, elle a régulièrement les pieds dans les sargasses. En 2015, afin d'obtenir des informations à la source du savoir, elle contacte le chercheur Brian Lapointe qui depuis plus de 40 ans, est spécialiste de ses algues à la Florida Atlantic University. Celui-ci explique que ce phénomène ne fait que commencer et que si rien n'est fait une catastrophe est en route, avec de graves conséquences à prévoir sur de nombreuses années. Volontaire et active dans cette lutte, Christine participe aux conférences. En 2018, elle crée alors Sargassum Monitoring®. Sa totale implication et les données qu'elle cumule lui offrent le privilège de participer à toutes les « messa de trabajo » sur les sargasses (réunions de travail sargasses) de Cancun à Tulum. Avec presque 10 ans d'expérience, c'est d’une main d'experte qu'elle fait le tri des informations avant de les partager avec tous ses conseils sur les réseaux sociaux et lors d'interviews. Nous sommes ravis de t'accueillir aujourd'hui Christine, bienvenue !

Christine: Merci beaucoup.

Franziska: Alors Christine, il y a une question que l’on pose à tout le monde et c'est : qu'est-ce que la sargasse pour toi ?

Christine: alors la sargasse pour moi, déjà on va dire que du côté scientifique, bien que je ne sois pas scientifique, c'est quand même une catégorie d'algues qui contient des centaines d'algues. Donc on a tendance à généraliser, à utiliser le mot sargasses en parlant de celles qui nous concernent, mais en réalité c'est une catégorie qui en comprend beaucoup. D’un autre côté, pour moi, c'est un paradoxe, car c'est quelque chose qui été créé par la nature, et contre lequel on doit lutter à l'heure actuelle.

Florence: merci Christine pour ta réponse. Qu'est-ce qui t'a donné l'idée de lancer le website de surveillance des sargasses ?

Christine: ce qui m'a donné l'idée, en fait on va dire que ce sont les réseaux sociaux. Forcément, en habitant la région, j'ai rejoint quelques groupes et quelques réseaux sociaux de la région pour avoir des informations et j'ai vu qu'il y avait une récurrence dans certaines questions. Beaucoup de touristes, quel que soit leur origine, demandaient où se trouvaient les plages avec sargasses et qu'est-ce que c'était la sargasse. C’était vraiment le tout début. J'avais commencé à m'y intéresser parce que moi-même, étant Puerto Morelos à cette époque, j'avais rencontré ces algues sur la plage et dans l'eau. Et donc, je m'étais un petit peu renseignée. Je trouvais que ce n’était pas franchement normal (ces arrivages) et je lisais toutes ces questions sur les réseaux sociaux, mais je constatais que les gens n'obtenaient pas de réponse. Il y avait une vraie colère, parce que tous ces gens forcément sont des touristes qui ont parfois investi beaucoup d'argent. Certains ont économisé plusieurs années pour s'offrir le voyage de leur rêve, des fois même c’est pour leur mariage. Absolument personne ne répondait à leurs questions. Ou alors, on leur disait non, ce n’était pas vrai, ou qu’il n’y en avait eu qu’à un endroit et qu’ensuite ça avait disparu. Je me suis dit, là ce n’est pas possible, moi j'y suis alors je vais au moins les renseigner sur le lieu où je vis. L'idée n'était pas d’effrayer, c'était juste de dire oui tel jour il y a eu des arrivages, ou bien tel jour il n’y en a pas eu. Voilà, je voulais juste exposer les faits, pour les rassurer ou pour les prévenir. J'ai cherché partout, ça n'existait pas ce genre d’informations. C'était plutôt récurrent le fait de ne pas répondre aux gens, à cette question bien précise. Pour moi, ce n’était pas très normal, pas très correct. Ce n’est pas une manière de communiquer avec les touristes. Voilà, j'ai simplement voulu répondre à leurs questions. Au début, j'ai créé deux cartes, parce que je me demandais comment faire pour bien partager l'information. J'ai créé une carte avec des points verts et une carte avec des points rouges. Une carte pour signaler où n’y a pas de sargasses et une carte pour signaler où sont les sargasses. Les gens ont tout de suite adhéré, j'ai été la première surprise. Ils sont tout de suite allés consulter les cartes et on m'a réclamé encore plus d'images, toujours plus de dates. Voilà, donc c'est parti de là, du questionnement du public.

Florence: Alors tu parles du public, mais alors quel public était visé ?

Christine: Au début c'était destiné principalement aux touristes, puisque c'était eux qui posaient les questions. Et puis ça a évolué et la carte s'est étoffée. Par la suite j'ai abandonné la carte avec les points verts parce que c'était chronophage. Signaler les endroits où il n’y a pas d'algues dans les Caraïbes, c'est énorme ! Donc je me suis dit que j’allais me limiter à signaler les endroits avec des algues. Avec cette carte qui montre exclusivement les sargasses, le public n’a pas changé, il a évolué. Donc après le public, essentiellement des touristes, les scientifiques ont demandé aussi à consulter les données, souhaitant même je les enrichisse pour qu’ils puissent s’en servir dans leurs recherches. Les gouvernements sont ensuite venus petit à petit, ainsi que les groupes hôteliers intéressés de voir ce qui se passait à côté (chez la concurrence). Il y a eu aussi les journalistes. En fait, ça a touché énormément de gens y compris les personnes (et entreprises) qui travaillent à développer des outils de prédiction. Météo France se sert de mes cartes comme site de vérification, après avoir établi leur projection de météo des sargasses. La NASA m’a contacté pour me demander les datas afin de développer certains produits. Et toujours de plus en plus de public et énormément au niveau du tourisme. Ils viennent majoritairement des États-Unis et du Canada (ensuite le Mexique et la France). Comme je disais c'est un petit outil d'information qui est devenu un énorme outil utile à énormément de personnes, et ça me fait très plaisir.

Clio: pour ce qui est de recenser l'information, les données, puisque ça a pris une ampleur plus grande, cela veut dire qu’il y a plus d’information, qu’il y a un flux de données plus dense qu'au début j'imagine ?

Christine: bien sûr, au début il fallait vraiment que je sois très rusée pour trouver des images. J'ai commencé basiquement. J'ai vite découvert les webcams des hôtels, donc je m’en suis servie. Mais les webcams, il n’y en a pas partout et puis, pour dire la vérité, certains hôtels qui ont compris que j'utilisais leur webcam, préfèrent les fermer quand il y a des sargasses. Comme ça je n'ai plus accès aux images (et les touristes non plus). En fait, ce qui me prend le plus de temps, en période d'arrivage intense comme en ce moment, c'est la recherche d’images sur tous les réseaux sociaux et internet, j’y passe 10 à 15 heures par jour, tous les jours ! Maintenant que la carte est assez populaire, les gens m’envoient des images. J’ai des personnes qui, lorsqu’elles sont en vacances, m'envoient régulièrement des images. En plus, je l’ai oublié tout à l'heure, les tours opérateurs et les organisateurs de voyage utilisent aussi énormément la carte pour pouvoir conseiller leurs clients. En retour, eux-mêmes conseillent aux clients de me faire parvenir des photos. Cet outil les aide eux aussi, pour orienter les touristes. C’est devenu nécessaire. Je pense que c'est nécessaire à tel point que j'ai été contacté par une compagnie d'assurance qui voulait avoir une idée du problème, afin de proposer, dans le futur, une assurance sargasses aux les voyageurs. Donc il faut que l'information circule afin de ne pas se retrouver avec beaucoup de personnes qui risquent de demander le remboursement de leur séjour.

Clio: donc tu es à l'origine d'une vraie plateforme d'information pour les sargasses. La question que l'on peut se poser c'est : pourquoi est-il important qu'il y ait un service justement indépendant qui informe les personnes sur les arrivées de sargasses et sur la présence de sargasses sur les plages ? Pourquoi la nécessité que tu sois vraiment indépendante ?

Christine: Disons qu’avec moi (grâce à mon Independence) il n’y a pas d'enjeux derrière. Je ne vends rien, je ne loue rien, je n'ai pas de commerce, je n'ai pas de logement à louer, je ne suis pas au service d’un groupe hôtelier (ni d’un gouvernement!). Ça me prend aussi beaucoup de temps parce que je suis très vigilante sur les informations (à diffuser). Ce n’est pas parce qu'on m'envoie une photo d'une plage inondée (de sargasses) que je vais la publier systématiquement. Je vais d'abord vérifier. Parce que je suis ancienne navigatrice, je connais les vents les courants. Je vais d'abord vérifier la possibilité, je vais voir s'il y a d'autres infos dans cette zone qui me permettent de vérifier qu'il y a un vrai arrivage. Parce que, c'est déjà arrivé, qu’on m’envoi des images d'un hôtel concurrent où la plage est soi-disant inondée alors que c'est ce sont des vieilles photos. On va dire que cette pratique est « de bonne guerre ». Ca ne peut pas être fait sans une surveillance vraiment vigilante derrière, sinon on va vers quelque chose qu'on ne peut pas maîtriser. La désinformation/information c'est quelque chose qui fait marcher le monde, on le retrouve aussi dans le domaine des sargasses. Donc le fait d'être indépendante, ça me permet de ne pas subir de pression ni d'avoir d'intérêt, donc ça crée un climat de confiance. Du coup, les gens m’écrivent pour avoir des conseils pour planifier leurs vacances pour Noel l’année prochaine. Ils me demandent des prévisions à très long terme. Cette relation est sympathique, mais je suis obligée de les freiner, de répondre que ce n’est pas possible de repondre. Je peux faire une estimation à 10/ 15 jours près, parce que j'ai une expérience de navigatrice, tout comme je peux estimer un arrivage vers une direction, mais en aucun cas je peux dire vers quel point précisément. Mais quand même, il y a cette confiance qui est instaurée, et les gens me remercient aussi beaucoup. Ça c'est quelque chose qui fait énormément plaisir. Voilà, ils viennent parce qu’ils ont confiance, c'est le mot qui revient à chaque fois. Donc mon indépendance est précieuse.

Franziska: waouh c'est très bien ! J'ai une question, tu dis que tu vas vérifier toutes les photos, tu vas voir si les arrivages sont frais. Alors, tout le travail que tu fais est manuel ? Et si quelqu’un t’envoie une photo, tu ne l’as met pas automatiquement sur la carte ?

Christine: non, j’essaie (de tout vérifier). Je ne suis pas parfaite, j’essaie. Je lis toutes les informations. Je fais partie, comme la plupart d'entre vous, du SargNet. Donc je reçois aussi certaines Informations. Je consulte les cartes de la NASA, les cartes des autres websites comme la CONABIO, pour ne citer qu’eux, mais bon il y en a d'autres. Ça me donne une idée des arrivages. Je consulte aussi la carte des vents, la carte des courants, de même qu’avant de prendre la mer avec notre voilier, on regardait les prévisions météo pour traverser l'Atlantique ou pour traverser les Caraïbes. Ça aide bien. Et puis, comme ça porte un bateau, ça transporte les algues. Elles prennent le même le même chemin. C'est quelque chose qui m'est familier. Donc voilà, j'étudie tout ceci et j'arrive à estimer, de manière assez fiable, quelle zone va être impactée. Par exemple cette semaine on m'a envoyé des images de la Martinique, c'est une côte qui n'est pas du tout habituée à recevoir des sargasses, la côte ouest, au centre. Ces images venaient d'un journaliste grand reporter, c’était le Carbet et puis une autre source m’a envoyé d'autres de photos de ce lieu. Sur le coup je me suis dit, attends, ça c'est une blague, ou bien la personne s'est trompée. Ou bien il y a erreur sur le nom, car en Martinique et Guadeloupe il y a souvent des régions avec des noms similaires, comme pour nommer les anses. Donc je me suis dit, il faut vraiment que je vérifie ces images qui arrivent. Est-ce qu'il y a un autre endroit qui s'appelle le Carbet ? Ça demande beaucoup de temps avant que de décider de partager les photos. Et puis j'analyse les images pour savoir où les poster. Si je vois un petit clocher, le nom d'une boutique, je vais vérifier que c'est bien le bon endroit. Internet est un outil super pratique, si je vois le nom d'une boutique, je lance la recherche et je vérifie que c'est bien le même nom de village ou de ville. Je vérifie aussi la couleur du sable. C'est vraiment quelque chose qu’un robot ne peut pas faire. Si on veut diffuser les vraies informations, ça demande beaucoup de vigilance. Mais l'erreur est humaine, ça peut m'arriver d’en commettre. Comme je le dis, je suis toute seule à gérer Sargassum Monitoring®, alors des fois, ça peut arriver que quelqu'un me dise, vous vous êtes trompée. Ou alors j'ai mal interprété (l’information) car tout ne se fait pas dans ma langue. Ça peut être en espagnol, en allemand, en anglais, parfois je peux mal interpréter un mot, une expression. Quand on écrit « une matinée sur la plage », je peux comprendre « ce matin sur la plage » alors que c'était peut-être la veille. Dans ce cas-là, je retire l’image. Ça demande toujours un peu de réflexion. Mais il y a des zones comme Tulum/Cancun/Playa del Carmen qui me sont plus familières. Là, je sais s'il y a des arrivages, je suis dedans. J'ai aussi des amis sur la plage, ils peuvent me confirmer l’info. Ma carte couvre 30 pays des Caraïbes. Je dis souvent aux gens que je ne peux pas être partout, il faut vraiment qu’ils me précisent le lieu.

Franziska: combien de photos tu reçois par jour ?

Christine: pour un jour, on va dire 30 et plus. Je poste en moyenne une trentaine de points rouges sur la carte. Alors je précise, les points jaunes sont des vidéos et les points rouges sont des photos. En général il y a au minimum 1 photo par point, mais souvent il y en a plusieurs.

Florence: comment les personnes font-elles pour te contacter, pour t'envoyer des photographies ?

Christine: Ils peuvent poster sur un des 3 groupes Facebook Sargassum Monitoring®:

1/ Le groupe général qui concerne tous les pays impactés ::

Sargassum Monitoring® official Sargassum Seaweed Updates & Forecasts

2/ Le groupe pour le Mexique ::

Sargassum Monitoring® Seaweed Updates Cancun, PDC, Tulum, Puerto Morelos

3/ Le groupe pour la République Dominicaine ::

Sargassum Monitoring® Seaweed Updates Dominican Republic – Punta Cana

Ils peuvent me notifier sur Twitter (X), Instagram, LinkedIn, TikTok, ainsi que sur la chaîne YouTube Sargassum Monitoring®..

On peut aussi envoyer les images par message privé, ou me demander l’adresse e.mail. Je la donne volontiers. J'essaie d'être facile d'accès, je suis en demande d'informations, donc je dois faciliter la tâche de ceux qui participent.

Florence: tu estimes à combien, à peu près, le nombre de photos que tu reçois par jour en période d’échouements massifs par exemple ?

Christine: je ne sais pas, en ce moment une vingtaine par jour, plus les vidéos. Ce n’est pas encore la source la plus significative. Principalement, c'est moi qui vais rechercher les images. Parce qu’en fait, et c'est paradoxal, tout le monde a besoin de l'info, tout le monde s'en sert, mais une fois en vacances sur la plage, les touristes oublient de prendre eux-mêmes des photos (et de les partager). C'est un travail de longue haleine de leur dire vous avez consulté la carte des sargasses, vous êtes venus sur les réseaux sociaux pour demander des nouvelles, désormais vous êtes sur la plage ou vous y serez la semaine prochaine, n'oubliez pas d'envoyer vos propres photos. Ça c'est un grand travail, mais petit à petit j'y arrive.

Clio: sur une question, tu nous disais que les photos de la page provenaient essentiellement d'envois des participants, de personnes qui sont sur place et qui partagent leurs photos, mais que toi aussi tu es à l'origine de la plus grosse recherche quotidienne, en fait, tu fais la veille des photos. Effectivement, tu ne peux pas être partout et tu habites déjà dans une région touchée par les arrivées de sargasses. La question que l'on peut se poser est, est-ce que lorsque tu fais tes recherches, tu te concentres plus sur la région du Mexique ou est-ce que tu recherches globalement ? Comment y-arrives-tu ? Parce que c'est une zone géographique assez dense. Comment arrives-tu à faire une veille des photos quotidiennes des arrivées de sargasses sur toutes les côtes, bien dentelés, donc pas linéaire de la Martinique ?

Christine: alors là ça rejoint plusieurs questions en fait. Il faut savoir qu’il y a des personnes qui me reprochent que la carte n’est pas à jour. On me reproche aussi parfois de ne pas couvrir chaque centimètre carré de toutes les côtes dentelées et les criques des Caraïbes. J'essaie de leur faire comprendre que je ne suis absolument pas partout, je n'ai pas ce don-là. Donc, la recherche prend énormément de temps. Je suis debout le matin à 5h30 et j'attaque ma journée avec les webcams des plages qui sont déjà visibles grâce au décalage horaire, par exemple la Barbade avec le soleil du petit matin. Je finis avec la zone dans laquelle je vis, la Riviera Maya, où le soleil se lève à peine. Ensuite je recherche partout, absolument partout. Ça peut être dans les journaux, je tape des mots clés, des hashtag. C'est vrai que ce serait pratique si les gens mettaient des hashtag sur leurs images, (#sargasses par exemple). Je fais partie de quasi tous les groupes des réseaux sociaux consacrés aux sargasses, y compris celui sur le sauvetage des tortues à Antigua. Parce que souvent, les personnes qui sauvent les tortues marines bloquées dans les algues prennent des photos, et les partagent. Moi ça me dit que ce jour-là, cette baie était envahie par les sargasses. C'est comme je disais tout à l'heure, il faut être rusé pour trouver les images où elles sont. Je vais sur les groupes des hôtels, sur TripAdvisor, ça prend des heures et des heures. Voilà, tout ce travail afin d'enrichir au maximum la carte des sargasses. C’est pour ça que j'aimerais bien étoffer l'équipe. Parce que quand on touche comme ça une trentaine de pays, toute l'année, car le phénomène dure maintenant toute l'année, afin d’offrir un maximum d’information, il faudrait qu'il y ait plus de personnes avec moi. Des personnes qui seraient diligentés pour tel pays, telle zone, et qui aideraient à encourager le partage d'images, de vidéo etc. Il y a 2 ans, j’ai reçu des photos des Seychelles. On en parle moins, mais il y a quand même une variété de sargasses qui créent le même phénomène que dans les caraïbes. C’est un hôtel qui m'a fait parvenir les photos. Lorsque je les ai diffusées on m'a dit que c'était faux. J’ai répondu que c’était impossible car l’hôtel me les avaient directement envoyé. Il y a des gens en Israël qui envoient des photos, des gens d’un peu partout. J’ai quelques images de l’ile Maurice qui arrivent et on m’écrit « s'il vous plaît, faites en sorte que l’info arrive aux scientifiques parce qu’on commence aussi à être envahi ». Il y en a qui arrivent du Brésil. Cette semaine j’en ai reçue de Guyane. Le site commence à être connu, donc j'en reçois de plus en plus. Ça me fait plaisir, mais oui ça demanderait une vraie structure, parce que ça commence à me demander beaucoup trop de temps pour répondre (correctement) à la demande. Il me faudrait une équipe et des moyens plus importants maintenant.

Florence: justement, comment vois-tu la structuration de cette équipe, parce que là pour l'instant tu es seule, et tu es bénévole si j'ai bien compris. Il n'y a pas de financement ?

Christine: oui, tout à fait, aucun financement ! C'est mon petit ordinateur et moi, voilà ! Comment je l'envisage ? Eh bien, on m'a contacté récemment, ça peut être intéressant pour moi. Deux personnes, dont une plus orientée au niveau nouvelle technologie et donc qui pourrait me faciliter la tâche, peut-être. On pourrait automatiser la recherche avec les mots clé dans les journaux, sur internet. (A ce jour, il n’y a pas eu de suite à cette éventuelle collaboration). Parce que je lis beaucoup aussi, pour me tenir informée et informer les gens. Il faut savoir que je ne partage pas que des photos de sargasses, je partage aussi des informations sur ce sujet, pas toutes évidemment. Comme Clio l'a dit en introduction, au Mexique j'ai fait partie des « messa de trabajo » et je suis allée aussi à la rencontre des scientifiques comme Brigitta Van Tussenbroek et Brian Lapointe. Il y a des choses qui sont un peu farfelus, là je me permets de mettre une censure. Je ne vais pas parler d'une boisson à base de sargasse distribuée dans tel hôtel. Ce genre d’information je ne la partage pas. Je suis l'évolution technologique, donc ce serait bien par exemple que j'ai dans mon équipe, une personne spécialisée dans toutes les technologies qui sont testées ou utilisées pour la récolte, pour signaler les meilleurs moyens qui existent. Parce que tout ça, ce sont des datas que je collecte aussi. Depuis le temps que je suis dans les sargasses, j'arrive à savoir quel matériel fonctionne et quel matériel ne fonctionne pas. Il faudrait aussi quelqu'un qui m'aide parce que je ne suis pas polyglotte. J’utilise mon ordinateur, Deepl, Google Translate etc. pour lire et comprendre ces informations et courriers qui viennent du monde entier. En plus de montrer les nouvelles technologies à l'étude, on pourrait aborder l’évolution de la recherche scientifique, dont je reçois dans les rapports (via le SARGNET). C'est un petit peu du chinois pour moi mais bon, ça me permet de me tenir informée afin de mieux informer et partager l'information. C'est ça aussi l’utilité de Sargassum Monitoring®, et j'en suis très contente. Au tout début de l’aventure, à force de « naviguer » dans plusieurs langues, je me suis rapidement rendue-compte que les pays n'avaient pas conscience qu'ils étaient si nombreux à être impactés. Chacun, la France d'un côté, la Barbade de l'autre, le Mexique et les autres, chacun faisait ses propres expériences, ses propres recherches. Je me rendais bien compte qu'avec à peine un petit décalage, tous faisaient en fait les mêmes choses, y compris aussi les mêmes erreurs. Comme installer certaines barrières anti-pétrole qui finissaient invariablement éclatées sur le rivage. Tout le monde le faisait ! Ils installaient juste des barrières de couleur différentes. Apres la création de Sargassum Monitoring® il y a eu une prise de conscience. On a pu visualiser l’ampleur du phénomène et on a eu conscience de la quantité des zones impactées. Donc, ce serait bien que Sargassum Monitoring® ait une équipe pour traiter le sujet, que ce soit pour les notes scientifiques ou les notes techniques, les photos et des gens dédiés à telle ou telle région. C'est un peu comme ça que j'imagine l’évolution de Sargassum Monitoring®. Avoir une équipe avec des personnes plus spécialisés pour traiter les informations, dans des langues différentes de la mienne.

Franziska: waouh ! Oui je pense que peut-être des stagiaires seraient intéressés. Alors, chers auditeurs, si vous êtes intéressés pour travailler avec Christine, comme stagiaire ou plus longtemps, contactez Christine sur les réseaux sociaux ! Ce serait très bien. Christine as-tu constaté des changements au cours de ces dernières années ? Les arrivages de sargasses sur la plage, ça a changé ?

Christine: oui, forcément. On a bien vu que le phénomène est passé de saisonnier à annuel. En tant que navigatrice, ça ne m'étonne pas. Comme je l’ai dit tout à l'heure, j'ai traversé plusieurs fois l'Atlantique sur mes voiliers et je connais la mer. La deuxième mer des sargasses est dans une zone qui est plus chaude, et qui est surtout chaude toute l'année. Bien qu’un article annonce que la température n'a pas d’importance, moi je dis que oui, ça a une importance dans la reproduction. La première mer des sargasses est située dans une zone avec une saison froide qui ralentissait la croissance, et on voyait bien qu’il y avait une période avec moins d’algues. La deuxième mer des sargasses est située dans la zone intertropicale de convergence, on voit bien que c'est une zone plus propice pour qu'elles se développent toute l'année (on peut le constater en consultant les photos et dates d’arrivages sur les anciennes cartes Sargassum Monitoring®, en archive sur le site Internet). Donc, oui, il y a eu un changement. Je crois qu'il y a un dernier rapport scientifique écrit par Rosa Rodriguez de l’UNAM, si je me souviens bien, ou elle écrit que dans des conditions optimales les sargasses peuvent doubler de volume en 5 jours. Donc oui, il y a une évolution, et puis je la vois sur les photos. Et ce que je vois aussi, c'est la gestion des sargasses, l'érosion que ça provoque sur les plages. Ça, c'est aussi une évolution ! Quand on est dans les photos toute la journée, surtout à travers les webcams qui sont des images a des endroits fixes, et depuis longtemps, on voit à l'œil nu disparaître les plages, partout aux endroits où la mauvaise gestion de l'enlèvement des algues est problématique.

Florence: tu t'es présentée comme non scientifique et depuis que tu as commencé ce travail de veille et de dissémination de beaucoup de contenus scientifiques justement, est-ce que ton rapport à la science a changé ? Quand tu te présentes, tu te présentes plutôt comme une citoyenne engagée pour diffuser l'information scientifique et non scientifique ou comme navigatrice ? Depuis le début de la mise en place de ce réseau, comment te présentes-tu ?

Christine: mais, c'est tout ça qui fait ce que je suis ! Je ne peux pas me catégoriser dans une case ou dans une autre. C'est mon expérience de vie, c’est tout ça qui m'a amené à faire ce que je fais actuellement ! Parce que j’étais navigatrice, tout ce qui a rapport à la mer me touche, tout ce qui se passe dans l'eau, sous l'eau, sur l'eau. On a vécu, mon mari, mes fils et moi, quelques années sur nos propres voiliers (c’était nos maisons). On n'est pas resté dans des ports, on a vraiment traversé l'océan, les mers, on a vécu dessus l'eau, parfois sous l'eau, et on s'est nourri avec l'eau. Donc, la mer en soit, c'est quelque chose que l’on a dans notre cœur, dans nos trippes comme on dit en France. Donc forcément, j'ai mon côté navigatrice qui ressort. C'est aussi cette expérience qui fait que je sais lire une carte des vents (et les courants marins). Je ne dis absolument pas que je suis scientifique, ce serait faux. Par contre, je suis quelqu'un qui a toujours aimé lire et quand je suis dans quelque chose qui me passionne, j'y suis à fond ! Donc effectivement le fait de lire tous les rapports scientifiques, ajouté à ma logique et mon expérience personnelle, tout ça me permet de banaliser l'information et de la diffuser auprès des personnes qui sont en demande. Je suis passionnée par ce que je fais, je peux en discuter des heures, je peux citer des personnes d’autant que j'ai eu la chance d'aller taper aux bonnes portes, dès le début. J’ai frappé à la porte de Bryan Lapointe (Ph. D. à la Florida Atlantic University) que j’ai découvert sur internet. A cette époque, cela faisait plus de 35 ans qu’il étudiait les sargasses, donc maintenant ça fait plus de 40 ans. C’était pour moi la meilleure porte ! Tout de suite le contact a été facile, c'est un homme très ouvert qui adore son métier. Donc l'échange a été fructueux. Ensuite, j'ai rencontré Brigitta Van Tussenbroek (scientifique a l’UNAM, Mexique) qui travaillait plus près de chez moi. J'aurais aimé participer aux divers symposiums sur les sargasses dans les Caraïbes, mais bon, je n'ai pas les moyens de m'offrir ces voyages. J’ai essayé de suivre les conférences internationales, pour voir le phénomène dans son ensemble. Ensuite, je fais la synthèse de toutes ces informations et j’essaie de les diffuser le plus justement possible, afin que ce soit utile à toutes les personnes qui se sentent concernées. Je pars du principe que les scientifiques apprécient que l'on montre l’évolution ou le résultat de leur travail. Les gens aiment lire ces résultats, ils constatent que tout le monde travaille dans le but de trouver des solutions. En ce qui concerne les gouvernements c'est pareil, on aime bien savoir ce qu'ils font, comment est utilisé l'argent des contribuables, que ce soit pour la recherche ou pour les matériaux. Il y a une vraie attente aussi de ce côté-là. J’essaye de donner les meilleures réponses possibles, tout en n’étant pas scientifique du tout. Je ne veux pas prendre la place des autres.

Florence: C'est très intéressant parce que c'est vrai, on voit qu'il y a tout ton travail d'appropriation de la science et ton énorme travail de médiation scientifique où, justement, tu peux faire le lien entre les scientifiques et le grand public. Donc ça c'est un travail tout à fait remarquable, merci.

Christine: merci. Je trouve que c'est important parce que quand on ne donne pas la vraie info, on perd du temps. Tout le monde perd du temps. Alors on déclenche de la colère au niveau des touristes, celui qui est sur la plage et qui a l'impression que le problème n'est pas pris au sérieux. Je trouve que c'est vraiment très important de véhiculer l'information et je pense que tout le monde est content au final. Et moi la Première ! Au moins je fais quelque chose d'utile, au moins pour la mer!

Florence: mais, n'as-tu pas l'impression qu’au début c'était plutôt à destination du public touristique et que finalement, maintenant, ça touche aussi beaucoup les riverains ? Je le vois notamment sur les réseaux sociaux, en Martinique par exemple. Il y a beaucoup de riverains qui sont concernés et qui sont intéressés par les informations que tu diffuses. Donc, est-ce que là il n'y a pas eu aussi une évolution du public, et de ces attentes ?

Christine: exactement ! C’est ce que je disais tout à l'heure. Ça a commencé par le touriste et ça finit par tout le monde. Soit ces personnes sont juste intéressées par le phénomène, soit c’est parce qu'elles sont concernés, comme les personnes qui vivent sur le littoral. L'autre jour j'ai eu une entrevue avec une journaliste américaine. Elle revenait de vacances au Mexique, où elle a découvert le phénomène. En rentrant chez elle, elle s'est rendu compte qu’au niveau des États-Unis, personne ne connaissait le problème. Elle a envie d’en faire un reportage, alors elle avait besoin d'informations pour justement prévenir et alerter l’opinion publique. Ça participe à diffuser l’information. C'est ce que j'aime bien aussi, en véhiculant ainsi l'information, en essayant de ne pas véhiculer n'importe quoi, on participe à ce que de plus en plus de monde prenne conscience du problème. Parce qu’on parle des gens, de l’impact sur les personnes qui habitent le littoral, mais vous êtes toutes comme moi, conscientes du problème, de son impact sur la faune et la flore, de l'impact sanitaire, et de l'impact sur le matériel. Donc, plus on en parlera, plus ça motivera du monde. Dans le but de faire avancer, voir résoudre ce problème, qui est quand même due à la pollution humaine !

Franziska: je suis désolée, je dois m’en aller dans quelques minutes. Je pense que c'était très très intéressant de parler avec toi Christine, et je pense qu’on a posé toutes nos questions. Est-ce que Florence et Clio ont plus de questions ?

Florence/Clio: non, c'est bon, plus de questions.

Franziska: Christine, c'était très très intéressant.

Christine: merci Franziska, bonne journée et merci à vous.

Florence: Merci beaucoup Christine, merci pour ton travail.

Christine: Merci, je vous souhaite une bonne journée de la femme et puis, n'hésitez pas à partager des infos avec moi, si vous en avez.

Clio: merci beaucoup pour tout ce que tu fais.

Christine: Merci, c'est normal. Tout le monde ici œuvre dans les sargasses, et c'est une bonne cause. Je suis très fière de faire partie de ce Team International !

Franziska, Florence, Clio, et Christine: au revoir !

Clio: Florence, qu'as-tu pensée de cette interview aujourd'hui avec Christine qui est à l'origine de Sargassum Monitoring® ? C'est vrai qu'on en a entendu parler, mais on n’avait pas forcément mis un visage sur ce site internet. Moi, ça faisait longtemps que j'avais vu ce site, mais jamais je n’aurais imaginé que c'était une femme toute seule qui était derrière l'organisation colossale de ce site. Donc qu'est-ce que tu as pensé de tout ça ?

Florence: Oui, moi aussi je suis impressionnée de savoir qu’une citoyenne, navigatrice, passionnée par la mer, puisse réaliser tout ce travail. Connecter autant de pays, 30 pays de la Caraïbe, travailler 10 à 15 heures par jour lors des périodes de grands échouement, et tout ça à partir du Mexique, pour recenser tous les points qui sont impactés par les sargasses, dans toute la grande Caraïbe. En puisant dans les informations diffusées dans les journaux, dans les informations qu'elle reçoit, les images etc. Je suis vraiment très impressionnée par cet engagement citoyen réalisé vraiment pour mieux informer. De manière à pouvoir, comme elle disait, faire en sorte que de plus en plus de personnes prennent conscience de cette problématique. Voilà, je suis impressionnée par tout ce travail d'appropriation scientifique et ce travail de médiation qu'elle réalise au quotidien et depuis de nombreuses années.

Clio: 10 ans ! Depuis le début, enfin depuis presque le début. Moi je suis tout à fait d'accord avec tout ce que tu as dit, et j'ajouterais aussi le fait qu'elle a cette volonté de faire un travail bien fait et de vérifier ce qui est publié, et d'être digne de la confiance des personnes qui font que du coup, le site a autant de visites. Je crois qu’on peut le voir sur le site, c'est de l'ordre du million annuellement (+ 12 millions de consultation depuis la création de Sargassum Monitoring®. + 6 millions de consultations seulement pour l’année 2023) donc c'est vraiment beaucoup. En fait, elle est vraiment là, tous les jours, pour vérifier les photos qu'elle reçoit, pour aller chercher les photos là où elle n’en a pas reçu, pour vérifier si la photo est bien référencée et si elle correspond bien à la zone géographique indiquée, et vérifier la date. Et là, elle met aussi tout son savoir-faire de navigatrice pour faire travailler sa logique, est-ce que c'est possible qu'il y ait des sargasses à tel endroit ? est-ce que ce n'est pas une erreur ? Donc, je trouve ça vraiment incroyable à l'échelle d'une zone géographique immense, qu'une seule personne fasse ce travail quotidiennement pour faire fonctionner ce site internet et pour permettre à ses utilisateurs d'avoir des informations que personne d'autre n'offre à cette échelle-là aujourd'hui. A des échelles très régionales, ça existe, mais pas à l’échelle de la Caraïbe. En plus c’est fait sous base de bénévolat, de passion, c'est sûr, avec la volonté de faire et d'agir, et elle est seule, sans une grande équipe. On pourrait imaginer une équipe qui tourne, que ce soit vraiment un travail rémunéré etc. Mais non, pas du tout. Et ça, je trouve ça vraiment honorable !

Florence: elle a exprimé aussi cette nécessité justement d'être entourée et de constituer, de structurer une équipe qui puisse l’aider et la soutenir dans ce travail, et l'amplifier.

Clio: tout à fait, et même technologiquement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, pour la recherche d'information, il existe des outils, des codes, des applications qui peuvent faciliter le travail qu'elle fait. Cela demanderait juste une ou deux personnes qui sache coder pour créer cet outil, pour lui faciliter la tâche. Et évidemment, agrandir son équipe, recevoir des soutiens financiers, ou des soutiens tout cours. D'ailleurs c'est un besoin, on sent que c'est un besoin, mais ça ne l'empêche pas de continuer. Mais, comme elle le dit, il y a une expansion de cet outil, et si elle reste seule, elle sera vite dépassée par toute l'information qu'elle va recevoir quotidiennement, ou qu'elle doit aller chercher. En tout cas, c'était vraiment super intéressant comme interview. On espère que ça vous a plu aussi, que vous avez appris beaucoup de choses, que ça vous donne envie, peut-être à votre échelle d'aider Christine, si vous avez le temps, l'ambition et/ou le savoir-faire. On espère vous retrouver pour le prochain épisode, même si ça faisait un certain temps qu'on ne s'était pas entendu en langue française, pour le Sargassum Podcast.

Florence: Merci beaucoup, merci à toutes, merci à tous !

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