Le Mexique est confronté à des montagnes d’algues nauséabondes de plus en plus importantes sur ses côtes

 

Le fléau des algues :
Toute la Caraïbe souffre de grandes quantités d’algues : un fléau causé par l’activité humaine. Après des années de pelletage et de ratissage, le Mexique veut commencer à intercepter les sargasses en mer – et même à en tirer profit.

Une épaisse couche de sargasses sur la plage près de Playa del Carmen crée une odeur d’œuf pourri.
Photo Artur Widak/NurPhoto

De quoi s’agit-il ?

Le couple d’Allemands qui s’immortalise avec un selfie stick dans le ressac de la mer azur ?

L’un des mariachis qui s’enfoncent dans le sable poudreux avec leur tuba, leur accordéon et leur guitare pour jouer des chansons à la demande des touristes sur leur lit de plage ?

Ou peut-être l’un des pélicans qui se balancent tranquillement sur les vagues de la mer des Caraïbes après avoir déjoué un poisson ?

Non, l’odeur d’œuf pourri qui souffle parfois sur la plage de la station balnéaire mexicaine de Playa del Carmen semble provenir de la montagne d’algues marron foncé d’un mètre et demi de haut, située juste en bas de la route. Trois variétés de sargasse, comme le nom de l’espèce l’indique, sont un véritable fléau dans les Caraïbes. Les algues brunes se nourrissent, entre autres, de tous les engrais que l’homme émet en nombre croissant : ce n’est là qu’une des nombreuses menaces qui pèsent sur les océans et qu’un traité des Nations unies sur la « haute mer », conclu au début de ce mois, vise à contrer.

La peste des sargasses prouve que ce que l’homme fait sur terre a un effet sur les océans, et vice versa. Depuis plusieurs années, des quantités inhabituellement élevées d’algues marines s’échouent sur les plages d’une trentaine de pays des Caraïbes. Nulle part, cependant, les quantités d’algues ne sont aussi impressionnantes que le long de la Riviera Maya, nom international donné par le Mexique à cette partie de sa côte.

Et les dégâts ne sont pas seulement économiques. Les algues rejetées érodent le littoral à une vitesse fulgurante et affaiblissent la barrière de corail. La disparition de ces « amortisseurs » rend cette zone densément peuplée beaucoup plus vulnérable aux ouragans, dont la force augmente en raison du changement climatique.

Maux de tête dû au ratissage manuel des algues.

Pour l’instant, la mauvaise herbe gâche surtout les vacances. Elle entache les plages d’un blanc immaculé et, si elle n’est pas nettoyée après deux jours sur la terre ferme, elle commence à sentir terriblement mauvais. Sandra Díaz ne peut s’empêcher de rire lorsqu’on lui demande quelle est l’odeur des algues qu’elle ramasse à la pelle sur la plage huit heures par jour, six jours par semaine. « Ca sent comme des pets », répond la Mexicaine entre deux éclats de rire, alors qu’elle profite d’une courte pause à l’ombre avec ses collègues.

Elle a parfois mal à la tête à cause des longues heures de travail au soleil et de l’odeur d’œuf pourri (sulfure d’hydrogène, H2S) qui se dégage lors du ratissage. Mais, selon Mme Díaz, cela lui assure du travail. « Les sargasses ne cessent d’arriver », dit-elle. Même pendant la pandémie de corona, les plages devaient rester propres. « Quand beaucoup d’autres personnes ont perdu leur emploi, nous avons gardé le nôtre », ajoute un collègue.

Les hôtels et les stations touristiques engagent des armées de balayeurs de plage pour enlever les masses d’algues brunes, comme ici à Playa del Carmen, au Mexique.
Photo Artur Widak/NurPhoto

Nettoyer et éliminer les algues le plus rapidement possible reste l’approche la plus souvent adoptée par les autorités locales mexicaines et les entrepreneurs. Cependant, ils le font depuis 2018, année où des quantités vraiment importantes ont commencé à s’échouer sur le rivage. Peu à peu, on se rend compte que l’algue n’est pas un problème passager, les arrivages semblent au contraire s’intensifier. Une approche différente est donc envisagée : intercepter les algues avant qu’elles ne touchent terre.
Dans cette partie du Mexique, de nombreuses plages appartiennent à des stations touristiques, des clubs de plage et des hôtels de luxe. Ils les gardent propres en déployant des armées entières de balayeurs. Ils construisent également des barrières flottantes le long de leur côte, semblables aux boudins qui sont déployés après les marées noires.

Recolter en mer
Le complexe hôtelier Vidanta, qui comprend cinq hôtels de luxe, va encore plus loin. Depuis deux ans, il exploite un « sargaboat » qui recolte les algues à l’aide d’une sorte de chenille. Deux bateaux auxiliaires (NDT: Sargatrailer) font l’aller-retour pour ramener les algues à terre, explique Héctor López, responsable de l’environnement chez Vidanta, à la marina de Puerto Morelos, où le Sargaboat est amarré.
Cela permet au groupe hôtelier d’économiser de la main-d’œuvre, explique M. López sur le quai. Auparavant, il devait employer jusqu’à 120 personnes avec des brouettes, des râteaux et des pelles ; aujourd’hui, il n’y en a plus que 12. Les algues arrivent en quantité croissante et de plus en plus en dehors de la saison initiale (avril-octobre), explique le capitaine Iván Haas. « La mer est devenue loco », dit-il.

« La mer est devenue loco »
Iván Haas capitaine du Sargaboat

Vidanta utilise une partie des mauvaises herbes comme compost dans ses propres jardins, le reste est vendu à une entreprise qui le transforme en cuir artificiel et en émulsifiants pour le maquillage, entre autres. Dans le même temps, la « récolte » en mer reste nettement plus coûteuse que le nettoyage à terre. La chaîne hôtelière Mexicaine peut acheter les bateaux parce que ses clients paient des centaines d’euros par nuit. « Mais ce n’est certainement pas une option pour tout le monde », reconnaît le directeur López.

Erosion des Côtes

Selon Brigit van Tussenbroek, biologiste marine, il serait souhaitable d’intercepter les sargasses à plus grande échelle dès qu’elles sont en mer, et ce pour plusieurs raisons. La Néerlandaise étudie l’écosystème local de la côte mexicaine depuis plus de 30 ans. « En fait, j’ai toujours travaillé sur les herbes marines, mais elles sont en train de disparaître et c’est pourquoi j’ai commencé à étudier les sargasses », explique-t-elle dans sa salle d’étude à l’Institut d’étude de la mer et de limnologie de l’Université nationale libre du Mexique (UNAM) à Puerto Morelos.

Flottant dans les vagues et juste au large, les sargasses sont connues sous le nom de « marée brune ». Et c’est peut-être là qu’elle fait le plus de dégâts, selon Mme Van Tussenbroek : sous l’effet de la marée brune, la vie marine s’asphyxie et les zostères meurent, ce qui contribue à l’érosion de la côte. « À un moment donné, les bactéries sont si nombreuses près de la côte que tout l’oxygène disparaît de l’eau. Toutes les algues et les herbes, ainsi que les animaux qui ne sont pas partis à temps, meurent. Plus au large, les coraux des récifs souffrent des substances libérées dans l’eau par la sargasse en décomposition.

La côte souffre déjà de l’essor de l’industrie touristique. Les dunes ont dû céder la place aux hôtels. En outre, en éliminant les tonnes d’algues, on enlève aussi beaucoup de sable. Dans une station balnéaire très fréquentée comme Playa del Carmen, la plage s’est réduite à une bande étroite d’à peine un mètre à certains endroits. Les bars/restaurants de plage ont renforcé leurs terrasses avec des sacs de sable pour éviter que le mobilier ne soit emporté par le ressac.

Sur un panneau d’information installé par la municipalité sur la plage on peut lire : « Le réchauffement des eaux et l’augmentation de la pollution marine » comme causes possibles de la recrudescence des sargasses. B. Van Tussenbroek pointe principalement du doigt cette pollution : « La température de la mer des Caraïbes a toujours été optimale pour les sargasses. C’est surtout une réaction à ce que nous faisons au monde : nous rejetons plus de CO2, les courants changent, les vents changent et il y a plus de nutriments dans l’océan ».

« L’invasion des sargasse est surtout une réaction à ce que nous faisons au monde. »
Brigit van Tussenbroek, biologiste marin

L’homme élève de plus en plus de bétail et cultive de plus en plus de terres. Les engrais tels que l’azote, le phosphore et le potassium aboutissent ensuite dans les océans par l’intermédiaire de grands fleuves comme l’Amazone, l’Orénoque, le Mississippi et le Congo. Les sargasses, en revanche, sont habituées à survivre dans une zone très pauvre en nutriments : une zone de l’océan Atlantique subtropical, près de l’archipel des Bermudes. Régulièrement des brins d’algue se détachent et, une fois arrivés dans une zone riche en nutriments, ils s’en nourrissent rapidement – comme un chameau qui trouve un point d’eau dans le désert.

Avec l’augmentation des nutriments, cette croissance est désormais explosive. B. Van Tussenbroek précise : « Dans des conditions idéales, avec une bonne température et suffisamment de nutriments, les conditions sont parfaites et la biomasse peut doubler en cinq ou six jours. C’est vraiment incroyablement rapide. »

Depuis quelques temps, outre la mer des Sargasses originelle, une deuxième « mer » semble avoir émergé, entre la côte nord-est du Brésil et l’Afrique de l’Ouest. Il se pourrait même qu’il y en ait déjà une troisième, près du Panama et du Costa Rica. « Cela signifie que nous allons avoir des problèmes avec les sargasses tout au long de l’année », déclare-t-elle.

Pas encore de solution miracle

Les sargasses que le Mexique ramasse à la pelle sur ses plages ne sont pas souvent traitées correctement. Elles finissent dans des décharges clandestines dépourvues de géomembrane (une sorte de film), ce qui entraîne une fuite de nutriments et de métaux lourds tels que l’arsenic et le cadmium vers les eaux souterraines via le sol calcaire. L’absence de stations d’épurations fait que la plupart du temps les eaux usées sont rejetées directement en mer. Il y a donc un flux continu de nutriments qui alimente une nouvelle génération d’algues.

Pour briser ce cercle vicieux, des personnes s’efforcent de trouver des moyens de transformer la sargasse. Les idées de possibles applications commerciales ne manquent pas. Certains utilisent la sargasse pour produire du biogaz et de l’engrais. Mais aussi des cahiers d’écolier, des chaussures et des plastiques peuvent être produits à partir de la cellulose contenue dans les algues. Mais il n’existe pas de solution miracle.

Omar Vázquez gagne déjà de l’argent grâce à la sargasse. Ce Mexicain, qui est pépiniériste à Puerto Morelos, s’est impliqué dans le nettoyage de la plage locale, explique-t-il dans sa ferme située sur l’autoroute menant à la ville portuaire. Depuis plusieurs années, il fabrique des blocs de construction à partir de l’algue, appelés Sargablocks, qui consistent en un mélange de sargasses et d’adobe. Sur sa propriété se trouve la première maison témoin qu’il a construite avec ces algues, baptisée Casa Angelita en l’honneur de sa mère.

Mr Vázquez fournit aujourd’hui ses blocs à plusieurs compagnies, mais il sait qu’il ne va pas s’enrichir grâce à eux. Il a discuté avec plusieurs grandes entreprises. Celles-ci, dit Mr Vázquez, avaient parfois déjà des signes de dollars dans les yeux à l’idée de recycler les sargasses en blocs. « Mais ces entrepreneurs se heurtent à la réticence des autorités locales, qui craignent qu’une entreprise ne s’enrichisse grâce aux algues qu’elles ont fait nettoyer. Les choses ne fonctionnent pas ainsi au Mexique.

Marée brune, occasions en or

C’est aussi pour cette utilité que la capture en mer serait la solution, mais elle reste coûteuse, explique Denis Jimenez. Ce Français installé au Mexique depuis de nombreuses années est non seulement un navigateur, mais aussi un constructeur de bateaux qui a inventé le Sargaboat (NDT : et les Sargatrailer). L’idée lui est venue lorsqu’il a traversé de l’Atlantique en catamaran avec sa femme et qu’il a constaté les nuisances causées par les sargasses dans les Caraïbes. « On en souffre de partout » (NDT: dans les 30 pays impactées), explique le couple lors d’un petit-déjeuner à Cancún, la célèbre ville touristique.

Le groupe hôtelier Vidanta à Playa del Carmen utilise un ensemble « Sargaboat-Sargatrailer » pour récupérer les algues déjà en mer. Celles-ci sont ensuite utilisées, entre autres, comme compost.
Photo Merijn de Waal

Si la récolte en mer est si coûteuse, c’est en partie parce que la sargasse est composée à 90 % d’eau. Le ramassage d’algues humides est coûteux car une fois qu’elles ont séchées sur la terre ferme, il ne reste plus qu’un dixième de leur masse initiale. La société The Ocean Cleaner de Denis Jimenez, a réussi à vendre son invention au complexe hôtelier Vidanta, explique-t-il avec satisfaction.

En 2020, la biologiste Brigit van Tussenbroek a rédigé un guide avec des collègues des Caraïbes, qui répertorie toutes les utilisations commerciales existantes de la sargasse. Presque toutes sont encore en phase pilote ou expérimentale, la scientifique continue de penser que la collecte en mer est la meilleure option. Elle peut devenir rentable si on crée toute une chaîne d’utilisations pour les algues récoltées.

Bien qu’au Mexique, et dans le reste des Caraïbes, l’algue soit encore considérée comme un parasite gênant, la « marée brune » pourrait en fait offrir des « opportunités en or », a également conclu l’université de Wageningen dans une étude réalisée en 2021. Les sargasses absorbent beaucoup de CO2 et de nutriments pour ensuite les transformer en biomasse. « Il suffit de retirer cette biomasse de l’océan », explique Mme. Van Tussenbroek. « Ainsi tous ces nutriments ne retourneront pas dans la mer. Et nous devons faire quelque chose pour empêcher le CO2 de retourner dans l’air. »
Il est certain que si le Mexique, pays pétrolier, décidait de se joindre au commerce international des crédits carbone, ce serait « gagnant-gagnant », dit-elle. « Nous aiderions ainsi le climat tout en nettoyant les océans.

Notes complémentaires du traducteur :
The Ocean Cleaner est une société Française
– Un ensemble « 1 Sargaboat+ 2 Sargatrailer » coute moins de 500 000 euros.
– Sa capacité de récolte journalière de sargasses est de 500 m3
– Cette solution est implantée à Vidanta depuis 2019
– A noter qu’à Vidanta, la solution est située dans une zone non protégée, exposée à une houle de 1,5 à 2m

Document original Néerlandais, traduit avec l’aide de Deepl.

Source : www.nrc.nl du 10/03/2023

10/03/2023 NASA-USF & SIMAR-SATsum-Conabio Sargassum Seaweed Bulletin

 

Panama – San Andres (Colombia) – Providencia y Santa Catalina (Colombia) – Costa Rica
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Mexico – Texas – Louisiana – Gulf of Mexico
sargassum seaweed, sargasses, sargazo, sargasso, sargassi, sargaçao
Florida – Louisiana – Keys

Source: OOL-SaWS-USF ( https://optics.marine.usf.edu/projects/SaWS.html )

 


 

 

Satellite warning of floating sargassum presence in the Caribbean Sea

2023-03-10. Approximate area: 98,863 km² km². Estimated weight 13,594 t

 

Satellite warning of floating sargassum presence in the Gulf of Mexico

2023-03-10. Approximate area: 2,417 km². Estimated weight 332 t

 

Source: SIMAR-SATsum-Conabio (https://simar.conabio.gob.mx/alertas/#sargazo-satsum)

A giant seaweed bloom that can be seen from space threatens beaches in Florida and Mexico

 

Seasonal sargassum blooms have exploded in the tropical Atlantic over the past decade and more. This year’s is already staggeringly large.

A worker removes sargassum seaweed from the shore of Playa del Carmen, Mexico, on May 8, 2019.Victor Ruiz / AP file

A raft of brown-colored seaweed in the Atlantic Ocean is so vast it can be seen from space.

Spanning roughly 5,000 miles — about twice the width of the United States — the thick blanket of sargassum floats between the Gulf of Mexico and the shores of West Africa.

In open water, these giant mats of algae are mostly harmless and even have some benefits, including serving as a habitat for certain fish and crustaceans and absorbing carbon dioxide. But ocean currents are pushing sargassum west, causing hundreds of tons of seaweed to wash up on beaches across the Caribbean and Gulf of Mexico.

There, it can choke corals, wreak havoc on coastal ecosystems and diminish water and air quality as it rots.

Scientists say this bloom is one of the largest on record, stoking fears that seaweed invasions of beaches in the coming weeks and months could be particularly severe.

« It’s incredible, » said Brian LaPointe, a research professor at Florida Atlantic University’s Harbor Branch Oceanographic Institute. « What we’re seeing in the satellite imagery does not bode well for a clean beach year. »

Sargassum’s growth varies from season to season. LaPointe, who has studied it for four decades, said huge piles typically come ashore in South Florida in May, but beaches in Key West are already being inundated with algae. Parts of Mexico’s Yucatán Peninsula, including Cancun, Playa del Carmen and Tulum, are preparing for up to 3 feet of sargassum buildup in the coming days.

Giant mounds of sargassum are more than a nuisance and an eyesore, said Brian Barnes, an assistant research professor at the University of South Florida’s College of Marine Science.

« Even if it’s just out in coastal waters, it can block intake valves for things like power plants or desalination plants, marinas can get completely inundated and boats can’t navigate through, » he said. « It can really threaten critical infrastructure. »

Last summer, the U.S. Virgin Islands declared a state of emergency after unusually high quantities of sargassum caused water shortages on St. Croix.

Other impacts to human health are coming into focus. As the seaweed rots, it releases hydrogen sulfide, which can cause respiratory problems for tourists and residents in the vicinity, LaPointe said.

« Following the big 2018 blooms, doctors in Martinique and Guadeloupe reported thousands of people going to clinics with breathing complications from the air that was coming off these rotting piles of sargassum, » he said.

Then there are the economic concerns. Sargassum invasions can stifle tourism, and removing hundreds of tons of algae from beaches is costly.

Cleanup crews remove sargassum seaweed from Playa del Carmen, Mexico, on April 29, 2022.Artur Widak / NurPhoto via Getty Images file

Scientists noticed more than a decade ago that sargassum blooms were beginning to grow at staggering rates. Researchers have since documented the algae’s proliferation in the tropical Atlantic.

« Before 2011, it was there but we couldn’t observe it with satellites because it wasn’t dense enough, » Barnes said. « Since then, it has just exploded and we now see these huge aggregations. »

A 2019 study in the journal Science estimated that more than 20 million metric tons of sargassum blanketed the Atlantic in what has been nicknamed the « Great Atlantic Sargassum Belt. »

Barnes said the mass of seaweed appears to be increasing each year, but 2018 and 2022 had the largest accumulations. This year is approaching those records, he added.

In investigating the factors driving this dramatic growth in sargassum, scientists, including LaPointe, have found that human activities and climate change are seeding rivers that flow into the Atlantic with nitrogen and other nutrients. That then feeds the algae blooms.

« You have the Congo, the Amazon, the Orinoco, the Mississippi — the largest rivers on the planet, which have been affected by things like deforestation, increasing fertilizer use and burning biomass, » LaPointe said. « All of that is increasing the nitrogen concentrations in these rivers and so we’re now seeing these blooms as kind of a manifestation of the changing nutrient cycles on our planet. »

Many of these effects are exacerbated by climate change, he said, which can increase flooding and runoff into major waterways.

Typically, floating rafts of sargassum accumulate in a part of the North Atlantic called the Sargasso Sea. The Gulf Stream shuttles the plants around the Atlantic basin, which allows the seaweed to spread and take hold in different parts of the ocean.

Barnes and his University of South Florida colleagues use NASA satellite data to map the Great Atlantic Sargassum Belt and its movements. The bloom’s size in recent years would have been inconceivable decades ago, he said.

« Historically, as far back as we have records, sargassum has been a part of the ecosystem, but the scale now is just so much bigger, » Barnes said. « What we would have thought was a major bloom five years ago is no longer even a blip. »

 

Source: nbcnews.com

04/03/2023 NASA-USF & SIMAR-SATsum-Conabio Sargassum Seaweed Bulletin

 

 

Panama – San Andres (Colombia) – Providencia y Santa Catalina (Colombia) – Costa Rica
Mexico – Texas – Louisiana – Gulf of Mexico
Florida – Louisiana – Keys

 

Source: OOL-SaWS-USF ( https://optics.marine.usf.edu/projects/SaWS.html )

 


 

 

Satellite warning of floating sargassum presence in the Caribbean Sea

2023-03-04. Approximate area: 57,039 km² km². Estimated weight 7,843 t

 

Satellite warning of floating sargassum presence in the Gulf of Mexico

2023-03-04. Approximate area: 1,363 km². Estimated weight 187 t

 

Source: SIMAR-SATsum-Conabio (https://simar.conabio.gob.mx/alertas/#sargazo-satsum)

18/02/2023 NASA-USF & SIMAR-SATsum-Conabio Sargassum Seaweed Bulletin

 

USA

sargasse, sargazo, sargassum seaweed

 

Panama – San Andres (Colombia) – Providencia y Santa Catalina (Colombia) – Costa Rica
Mexico – Texas – Louisiana – Gulf of Mexico
Florida – Louisiana – Keys

Source: OOL-SaWS-USF ( https://optics.marine.usf.edu/projects/SaWS.html )

 


Mexico

Satellite warning of floating sargassum presence in the Caribbean Sea

2023-02-18. Approximate area: 27,921 km² km². Estimated weight 3,839 t

Satellite warning of floating sargassum presence in the Gulf of Mexico

2023-02-18. Approximate area: 876km². Estimated weight 120 t

Source: SIMAR-SATsum-Conabio (https://simar.conabio.gob.mx/alertas/#sargazo-satsum)

11/02/2023 NASA-USF & SIMAR-SATsum-Conabio Sargassum Seaweed Bulletin

USA

 

Panama – San Andres (Colombia) – Providencia y Santa Catalina (Colombia) – Costa Rica
Mexico – Texas – Louisiana – Gulf of Mexico
Florida – Louisiana – Keys

 

Source: OOL-SaWS-USF ( https://optics.marine.usf.edu/projects/SaWS.html )

 


Mexico 

Satellite warning of floating sargassum presence in the Caribbean Sea

2023-02-11. Approximate area: 14,264 km². Estimated weight 1,961 t

Satellite warning of floating sargassum presence in the Gulf of Mexico

2023-02-11. Approximate area: 401km². Estimated weight 55 t

 

Source: SIMAR-SATsum-Conabio (https://simar.conabio.gob.mx/alertas/#sargazo-satsum)

05/02/2023 Sargassum seaweed Satellite views

 

05/02/2023 SOURCE USA

 

Panama – San Andres (Colombia) – Providencia y Santa Catalina (Colombia) – Costa Rica
Panama – San Andres (Colombia) – Providencia y Santa Catalina (Colombia) – Costa Rica
Mexico – Texas – Louisiana – Gulf of Mexico
Florida – Louisiana – Keys

05/02/2023 SOURCE MEXICO

Satellite warning of floating sargassum presence in the Caribbean Sea

2023-02-05. Approximate area: 33,699 km². Estimated weight 4,634 t

Satellite warning of floating sargassum presence in the Gulf of Mexico

2023-02-05. Approximate area: 128km². Estimated weight 18 t

 

 

USF / NASA Alert: Second consecutive monthly doubling of Sargassum !

 

Outlook of 2023 Sargassum blooms in the Caribbean Sea and Gulf of Mexico*
February 1, 2023, by University of South Florida Optical Oceanography Lab
(bbarnes4@usf.edu, yuyuan@usf.edu, huc@usf.edu)

The maps below show Sargassum abundance, with warm colors representing higher values. The overall Sargassum quantity in the Atlantic Ocean doubled from December to January (8.7 million tons), again setting a new record (previous January record was 6.5 million tons in 2018). Sporadic Sargassum patches appeared in the Lesser Antilles near the month’s end, with larger aggregations passing south of Martinique. Within the Caribbean Sea (CS), most patches were south of Jamaica, moving westward over the course of the month. Essentially no Sargassum was observed in the Gulf of Mexico (GoM).

Looking ahead, this is the second consecutive monthly doubling of Sargassum, previously observed only in 2018. All indications are that this biomass will continue to accumulate and migrate westward over the next several months. We will continue to closely monitor Sargassum coverage, with more updates provided by the end of February 2023. More information and near real-time imagery can be found under the Sargassum Watch System (SaWS, https://optics.marine.usf.edu/projects/saws.html).

Processing note: For this and future bulletins, we have transitioned to a new Sargassum detection algorithm which leverages machine learning. Relative to the previous method, this new approach shows near-identical sensitivity in detecting Sargassum, while reducing false positives and false negatives near clouds and shorelines. While overall quantities slightly differ, relative trends noted in this (and previous) bulletins are the same for both systems.

Source: https://optics.marine.usf.edu/

28/01/2023 Sargassum seaweed Satellite views

 

28/01/2023 SOURCE USA

sargassum-

 

Panama – San Andres (Colombia) – Providencia y Santa Catalina (Colombia) – Costa Rica
Mexico – Texas – Louisiana – Gulf of Mexico
Florida – Louisiana – Keys

28/01/2023 SOURCE MEXICO

Satellite warning of floating sargassum presence in the Caribbean Sea

2023-01-28. Approximate area: 23,669 km². Estimated weight 3,254 t

Satellite warning of floating sargassum presence in the Gulf of Mexico

2023-01-28. Approximate area: 210km². Estimated weight 29 t

Mexico : 2023 un año con mucho sargazo para el Caribe Mexicano

 

Se avecinan grandes manchones de sargazo a las playas de Cancún de acuerdo a la Nasa
Se prevé una fuerte llegada de sargazo a las playas del Caribe Mexicano para el 2023, de acuerdo a las imágenes de la Nasa (por sus siglas en inglés, National Aeronautics and Space Administration), sin embargo ninguna autoridad de los tres niveles de gobierno le ha prestado atención a la problemática que enfrentarán los destinos turísticos más importantes de México, así lo manifestó, Norma Patricia Muñoz Sevilla, investigadora en oceanografía y expresidenta del Consejo de Cambio Climático (C3).

Se prevé arribo de manchones de sargazo para el 2023.

Explicó que cuando el turista llega a las playas de Cancún, Puerto Morelos, Playa del Carmen y Tulum, se tope con playas pintadas de color marrón y apestosas, van optar por cambiar su destino a otras partes del país o del mundo y serán una derrama económica que dejara de recibir Quintana Roo un estado que solo vive del turismo.

Patricia Muñoz, comentó que la falta de legislación en el arribazón de la macroalga, ocasiona que ninguna autoridad sepa a quién le corresponde hacer qué, ni cuál es su competencia ya sea gobierno federal, estatal o municipal.

Aseveró que desde hace tres años atrás se encuentra impulsando la Norma Oficial Mexicana del Sargazo (NOM), la cual ayudaría a la problemática, sin embargo, es necesario contar con un presupuesto de un millón 400 mil pesos, para los insumos y renta de máquinas que iba a recolectar el sargazo en el mar.

Señaló que la cantidad que se propuso a las autoridades para la NOM, les pareció una cantidad muy fuerte por lo que se decidió que solo fuera estándar es decir se tiene un documento técnico y que nadie aplica ya que no es obligatorio a diferencia de una NOM.

La investigadora en oceanografía, indicó que desde el 2011 se tiene el registro de la llegada de la macroalga a las playas de Quintana Roo, para el 2015 y 2018 se tuvieron fuertes picos afectando en gran manera al destino, además de ser la responsable de la muerte masiva de especies marinas y arrecifes.

Dijo que una vez que el alga toca las costas, inicia la descomposición con ello el olor desagradable ocasionado por los lixiviados que emiten gases tóxicos como; amoniaco, ácido sulfhídrico y metano, todos muy peligrosos para la salud humana.

Sargazeros sin ningún tipo de protección para respirar los gases tóxico o para su piel, quienes manifiestan daños a su salud.

De hecho resulta preocupante ver a trabajadores de los ayuntamientos y hoteles, levantando el sargazo con sus manos, sin ningún tipo de protección para su cuerpo y mucho menos algo que los proteja de respirar todos esos gases tóxicos.

Comentó que, en una encuesta realizada a los sargazeros de Playa del Carmen, estos indicaron que, al terminar su jornada laboral del día, les duele mucho la cabeza, les pica la piel y sientes que sus piernas se les queman.

El mar de sargazo se ubica cerca muy importante las costas del África en el golfo de Guinea, entre los meses de diciembre a enero, estas se desprenden y viajan por todo el océano Atlántico, hasta llegar a las costas de Brasil, viaja por la plataforma continental arribando a las Antillas Menores y dos meses después se le tiene en las costas de México.

Fuente/Souce: digitalnewsqr 23/01/2023